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Lannion : les citoyen·nes mobilisé·es pour l’Ukraine

Dès les premiers jours du conflit entre l’Ukraine et la Russie, une vague de solidarité s’est mise en place dans toute l’Europe en soutien au peuple ukrainien. La Bretagne, et particulièrement Lannion et ses habitant·es, ne dérogent pas à la règle.

Une vingtaine de personnes est réunie lundi 14 mars 2022 dans la salle numéro un de l’espace Sainte-Anne. Suscité au départ par l’Union démocratique bretonne, le collectif citoyen Trégor Solidarité Ukraine se regroupe pour la deuxième fois. Patricia prend la parole et propose différents points à aborder. Cependant, dans le collectif, pas de leader. « Je suis une facilitatrice à la limite mais je me définirais plutôt comme archiviste dans le groupe. Je collecte les informations et je les propose aux autres pour qu’on avance tous ensemble. Je suis une pierre à l’édifice » dans la structuration du collectif. Et si, au moment de l’écriture de ces lignes, le collectif n’a encore ni objectif ni direction claire, toustes les participant·es sont là pour agir à leur manière.

Des rassemblements en soutien au peuple ukrainien sont organisés chaque mercredi devant la mairie de Lannion. 300 personnes s’étaient réunies lors de la première manifestation, le 3 mars. (Crédit photo : Guillaume Saligot)

Aider à son niveau

Anastasia, par exemple, est russe. Jeune linguiste informaticienne chez Orange; installée en France depuis six ans, elle est présente pour trouver un moyen d’aider comme traductrice. «Je suis très impactée comme je suis russe… Il y a quand même mon pays qui bombarde [l’Ukraine]. J’ai plein d’amies ukrainiennes en France qui ont de la famille là-bas et ça m’inquiète donc je veux faire quelque chose à mon niveau. »
Comme Anastasia, Chantal, 76 ans, souhaite aider à son échelle. Elle qui a « toujours été sensible aux questions de totalitarisme » s’est proposée pour accueillir, dans sa maison de Pleumeur-Bodou, des réfugié·es ukrainien·nes. Ayant habité quasiment toute sa vie à Aix-en-Provence, elle a longtemps baigné dans les milieux militants de la ville, « qui ont un savoir-faire sur les questions de l’accueil des réfugiés et qui sont formés au suivi juridique, à la formation du français, à la scolarisation des enfants… » Alors, si elle a conscience que toutes les conditions ne sont pas réunies dans sa maison « on [avec son mari] s’est dit “en situation d’urgence, on peut dépanner”. » Chantal n’est d’ailleurs pas la seule à proposer un logement aux potentiel·les arrivant·es ukrainien·nes. Le 14 mars, la mairie de Lannion avait reçu plus de 20 candidatures d’habitant·es souhaitant participer à l’opération, soit une soixantaine de lits.